06 81 76 01 95
x
Comment donner une chance à des milliers d'enfants

Actualité

vidéo snehabhavan Varghese
Faire connaître les droits de l’enfant en vidéo : « C’est mon droit, c’est ma responsabilité »
Déc 1, 2019

A Cochin, les enfants et les adolescents accueillis à Snehabhavan, la Maison de l’Amour, ont réalisé une vidéo pour faire connaître les droits et les devoirs des enfants : « Mon corps, c’est ma responsabilité », « Ne pas gâcher la nourriture, c’est ma responsabilité », « Etudier, c’est ma responsabilité », « Garder propre mon environnement, c’est ma responsabilité »… Pour des jeunes qui ont vécu à la rue, survivant dans les poubelles, souvent bafoués par les adultes, oser affirmer : « Mon corps est à moi. N’y touche pas ! », c’est une révolution. A Snehabhavan, les jeunes savent que leurs droits sont respectés. Ils sont soutenus jusqu’à ce que leurs rêves deviennent réalité. Ce centre, créé par le Père Guézou en 1974, accueille des garçons et des filles poussés à la rue par la misère, les mauvais traitements… Très vite ils sont récupérés par des gangs car pour mendier, il faut avoir la permission de ceux qui sont déjà « sur le terrain ». « Quand un enfant arrive, nous ne lui posons aucune question sur son passé. Tout ce qu’il nous raconterait ne serait que mensonge. Il est trop traumatisé. Nous devons prendre du temps avant d’établir un vrai contact. Petit à petit, il s’ouvre. Il sent que nous sommes des amis. Il dit son prénom, il dit où habitent ses parents s’il en a, et pourquoi il est à la rue. Il nous parle avec d’autant plus de confiance que nous ne lui demandons jamais rien. C’est important… Si les parents sont encore vivants, nous essayons de créer de nouvelles relations entre l’enfant et eux. Il faut être patient ! Le milieu naturel de l’enfant, c’est sa famille. Il n’est de meilleure solution, pour l’éduquer, que de le remettre dans la sienne et maintenir le contact avec elle. Pour cela il faut souvent trouver du travail aux parents, ou bien leur construire une maison s’ils n’en ont jamais eue. Il ne s’agit pas de donner de l’argent à la famille, ni à l’enfant. Simplement, nous veillons à son éducation, et à ce qu’ils aient un minimum pour vivre. »

Extrait de « Tel un bon jardinier », livre qui raconte la vie de François Guézou.

Aujourd’hui Snehabhavan accueille en permanence 207 jeunes, en deux bâtiments séparés. Ils sont nourris, logés, soignés, éduqués. Ils ont accès à l’école et sont soutenus jusqu’à ce qu’ils aient un métier. Un centre de lutte contre les addictions est accolé à Snehabhavan et permet l’accès aux soins, un suivi psychologique, et un travail d’information et de prévention, qui touche un public beaucoup plus large : 1125 jeunes y sont passés cette année. « Ma famille m’a vendue à des gens qui m’ont exploitée. On a même abusé de moi. Aujourd’hui, je peux aller à l’école. J’aime l’école. Ici je suis heureuse », raconte une jeune ado dans la vidéo.

Pour réaliser ce film, les éducateurs, soutenus par le Père Varghese, responsable du Centre Snehabhavan, ont fait auprès des enfants un merveilleux travail de prise de conscience des droits et la découverte d’une confiance en soi nouvelle. Chacune des scènes, souvent drôles, de ce petit film met en scène les jeunes eux-mêmes. D’où leur impact fort à l’intérieur de Snehabhavan, mais aussi à l’extérieur. Car l’objectif de ce travail est d’informer et éduquer.