Les personnes touchées par la lèpre étaient certainement les plus proches du cœur du Père Guézou qui, même affaibli par l’âge et la maladie, ne cessait de leur rendre visite à Bargur et d’améliorer leur vie et celles de leurs enfants. Cette tendresse continue de se manifester aujourd’hui. Chantal et Ophélie, lors de leur denier voyage, en ont été les témoins : Le Père John Alexander, responsable actuel du Yelagiri, sachant qu’elles allaient passer à Bargur dans quelques heures, avait appelé une jeune lycéenne dans son bureau. « Veux-tu les accompagner ? » « Oh oui ! » La jeune était sortie et était allée attendre tout près du parking pour être sûre de ne pas manquer la voiture. Lydia est pensionnaire au Yelagiri ce qui lui permet d’avoir un bon niveau scolaire. Son frère, sa maman et ses grands parents habitent le village de Bargur. Elle les voit tous les 3 mois, au moment des vacances. Dans la voiture, elle a confié à Ophélie qu’elle était bouleversée de cette visite surprise : « je donne du bonheur à mes grands-parents en allant les voir et j’en reçois du bonheur. » dit-elle, les larmes aux yeux. Quel chemin parcouru ! C’est grâce à la ténacité du Père Guézou que les enfants dont les parents sont lépreux ont pu être scolarisés comme et avec les autres. Sans discrimination. Un tabou était tombé. Une 2ème étape a été franchie lorsque ces enfants ont pu partager l’internat avec les autres. Et aujourd’hui les liens familiaux sont renforcés par les allers venues des uns et des autres.
Le sourire de Lydia
avec Chantal et
Ophélie (à droite)