Dans ces deux centres qui accueillent séparément des filles et des garçons abandonnés, qui ont vécu dans la rue, nous avons été touchées par leur fragilité. Certains visages sont déjà marqués par la rue, les violences. Certains viennent d’Etats du Nord, en quête vainement d’une vie meilleure. Ils ne peuvent pas communiquer avec les autres car ils ne parlent pas la même langue et ne connaissent pas encore l’anglais. On sent que ces enfants portent lourd. Lorsqu’ils ne savent pas qu’on les regarde, leur visage est vide. Leur regard triste. Par contre, dès qu’ils sont avec d’autres enfants ou des éducateurs, les sourires jaillissent.
La tendresse de Frère Joe fait des miracles à Sneha Bhavan (« la Maison de l’Amour » !)
Tout est mis en place pour que les jeunes ne pensent pas à leurs souffrances et retrouvent confiance en l’avenir : terrains de foot et de badminton ; tables de pingpong ; activités culturelles (chant, danses, yoga, arts martiaux), soutien scolaire, et par-dessus tout : un centre de lutte contre les addictions qui fonctionne avec des spécialistes. Un travail extraordinaire qui donne lieu à des productions très intéressantes : concours d’affiches, de slogans «you use, you loose»(tu y touches, tu dégringoles)… Tous les volets des addictions sont pris en compte : drogue, alcool, violence, addiction à internet….
Les éducatrices des filles, lorsqu’elles ont gagné leur confiance, abordent les questions liées à leur vie de femme, contraception… De multiples outils existent mais les jeunes, en particulier les filles, n’osent pas encore poser leurs questions.